Expo Sorcières de l’ombre à la lumière
J’ai eu la chance de visiter Sorcières de l’ombre à la lumière en avant-première ce matin. Cette nouvelle exposition du Musée Pointe-À-Callière débute demain le 25 octobre et sera présentée jusqu’au 6 avril 2025.
Musée Pointe-À-Callière ©Annie Laflèche
L’exposition est non seulement la première du genre à avoir lieu depuis les dernières années à Montréal, mais aussi au Canada. Anne Élisabeth Thibault, directrice générale du musée, nous explique d’emblée pourquoi ils ont choisi de faire cette exposition inusitée. Les sorcières gagnent en popularité depuis les dernières années, que ce soit au cinéma et à la télévision, sur les médias sociaux (#Witchtok), dans la littérature ou auprès des historiens.
Anne Élisabeth Thibault, directrice générale du musée ©Annie Laflèche
Une surprenante découverte dans une maison du Vieux-Montréal fait d’ailleurs partie des raisons d’être de l’exposition. En 2019, une fouille archéologique a été fait dans la maison de Louise Bouchard, une des filles du roi. Cette maison est tout près d’une des portes de la ville que l’on surnommait la guérite du diable à l’époque. Des plantes médicinales reliées à l’hygiène féminine ont été retrouvés dans la maison. Était-elle une guérisseuse, une sage-femme ou bien une sorcière ? Personne ne le sait, mais reste que c’est une découverte vraiment fascinante.
La thématique des sorcières permet d’aborder l’histoire tout en ayant un esprit ouvert. C’est un sujet complexe qui laisse place à beaucoup d’interprétation. Que l’on croit ou non à la magie, ça fait partie de notre histoire. Autant les accusations injustifiées de sorcellerie, que les exécutions. D’ailleurs, saviez-vous que les mots “magie” et “sorcellerie” ont seulement été retirés du code criminel du Canada en 2018 ? Longtemps stigmatisée, la sorcière n’est plus ce qu’elle était. On se la représente maintenant comme une femme forte et féministe.
Pour ce qui st de l’expo en temps que tel, elle est divisée en plusieurs catégories et regroupe plus de 400 objets provenant du Québec, du reste du canada, des États-Unis et de l’Europe. L’exposition débute un peu comme si on se promenant dans les bois. L’éclairage sombre est à la l’image de la thématique. On y suit une ligne du temps qui débute à la renaissance et qui remonte le temps. Plusieurs objets ayant servies aux sage-femmes et aux guérisseuses y sont exposés. Leurs pratiques païennes étaient diabolisées et on souhaitait les christianisées.
Le Malleus Maleficarum publié en 1486 ©Annie Laflèche
Il est impossible de parler des sorcières sans parler de la grande inquisition. Une petite partie de l’exposition est donc dédié à Salem afin d’honorer sa mémoire. Comme il n’y a peu d’artéfacts de cette époque de dénonciations et d’exécutions, on souhaite avant tout se rappeler de ces femmes et surtout, que ça nous serve de leçon. Une période sombre de notre histoire où il était plus simple d’accuser que de défendre ces femmes que l’on condamnait tout en utilisant leurs connaissances. On peut aussi y trouver un hommage à la fille du roi dont je vous ai parlé plus haut ainsi qu’à La Corriveau dont l’histoire a marqué le Québec.
Nous nous dirigeons ensuite vers le deuxième étage qui est consacré au 19e et 20e siècle et qui tourne d’avantage autour de la sorcière actuelle. On y trouve des pierres, des pentacles, des tarots, des herbes, des grimoires et autres articles servant aux pratiques. Des objets ayant pour fonction de soigner, protéger et envoûter, mais aussi d’empoisonner, nuire et conjurer un sort. On nous présente aussi la Wicca, soit la religion des sorcières.
Quelques objets de magie actuels ©Annie Laflèche
On se concentre ensuite sur les baguettes magiques. Pas celles des personnages de films, mais plutôt celles ayant appartenu à des personnes pratiquant la magie. La zone de culture populaire est vraiment magnifique puisqu’elle regroupe costumes et accessoires de plusieurs séries et films. Que ce soit L’école du bien et du mal même la série Sorcières qui joue présentement à TVA. Il y a aussi un tableau interactif vraiment amusant pour savoir quelle sorte de sorcière vous êtes selon la baguette choisie.
Costumes de L’école du mal produit par Netflix en 2022 ©Annie Laflèche
Avant de terminer la visite, on nous fait découvrir la sorcière d’aujourd’hui en nous présentant des portraits de grandes féministes d’ici. Le tout se termine sur une magnifique sculpture que je souhaite vous laisser découvrir ainsi que par une expérience multimédia produit par Silent Partner Studio avec une superbe pièce musicale créée par Fanny Bloom et Thomas Hébert.
Honnêtement, j’ai adoré ma visite, malgré que je n’y ai pas passé assez de temps à mon goût. Ce qui n’est pas grave en soi, car ça me donne une bonne raison d’y retourner avec ma fille.
En plus de l’exposition, de nombreuses activités sont organisées en marge de celle-ci:
- La nuit des sorcières le 31 octobre (l’événement est malheureusement complet au moment de publier ce billet)
- Tables rondes: Sorcières d’hier à aujourd’hui le jeudi 21 novembre à 19h
- Conférence: L’histoire des sorcières en Europe le jeudi 5 décembre à 19h
- Conférence: Accusés de sorcellerie en Nouvelle-Angleterre et en Nouvelle-France le jeudi 23 janvier à 19h
- Conférence: la Corriveau- Construction d’une sorcière au 18e et 19e siècles le jeudi 13 février à 19h
- Conférence: Lilith- Sorcière et symbole féministe le jeudi 6 mars à 19h
L’exposition est fortement suggérée pour les enfants de 12 ans et plus, mais si l’intérêt y est pour un enfant plus jeune, je n’y vois pas de mal. Le coût d’entrer est de 27$/adulte et vari de 9$ à 18$ pour les plus jeunes. La passe annuelle est de 35$/personne et de 70$/famille, ce qui est vraiment économique et qui se rentabilise en 2 visites. Je vous invite à consulter ce lien pour le détail des prix ainsi que le site internet du musée pour connaître toute la programmation de Pointe-À-Callière.
Décharge: Je remercie grandement l’agence Rugicomm de m’avoir invité à cet événement. Je ne suis pas payée pour écrire ce billet et les opinions émises ici sont les miennes.
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