Et au pire, on se mariera

Depuis janvier, soit depuis que j’ai fini mes cours, je lis énormément et vraiment de tout. J’ai lue des livres qui m’ont diverties, qui m’ont fait rire, qui m’ont fait pleurer, qui m’ont fait réagir qui m’ont ennuyé ou bien qui m’ont laissé de marbre. Mais j’en ai aussi lue un qui m’a persécuté comme un coup de poignard. Le genre de livre qui ne laisse pas indifférent, que même si on lit autre chose par la suite, c’est ce dernier qui nous revient toujours en tête.

Tout a commencé lorsque je suis tombé par hasard sur la bande annonce de Et au pire on se mariera qui est prévu pour le 15 septembre prochain. Ce film réalisé par Léa Pool (Le papillon bleu, La passion d’Augustine …) et mettant en vedette la talentueuse Sophie Nélisse (Les Parents, La voleuse de livres, 1 :54 …) a grandement piqué ma curiosité.

Je me suis dit que je devais lire le livre. Je décidai donc de l’ajoute à ma liste interminable de romans à lire pour me rendre compte qu’il y figurait déjà. J’ai vue ça comme un signe et je suis allée le chercher illico presto à la bibliothèque. L’auteure, Sophie Bienvenu, me disait vaguement quelque chose. J’ai alors réalisée que c’était l’auteure du livre et du blogue Lucie le chien qui était bien populaire du temps de Mère Indigne  et de Un taxi la nuit (les 3 recueils ayant été publiés en 2007) . Après avoir terminée ses études à Paris, elle a adopté le Québec en 2001 et a maintenant plusieurs titres à son actif. Et au pire on se mariera fut son premier roman.

Voici le résumé tel qu’écrit en quatrième de couverture :

Avant de rencontrer Baz, Aïcha était tout le temps enragée. Elle traînait son enfance brisée en essayant d’éviter sa mère, les vieux puants et les seringues usées du parc.

Maintenant qu’elle est amoureuse, elle voit les étoiles dans le ciel de Centre-Sud. Voilà pourquoi, pour Baz, Aïcha fera tout, même le pire. Tout, c’est ce qu’elle doit raconter à cette femme qui la regarde comme une page de faits divers. Mais suivre le récit d’Aïcha, c’est entrer dans un labyrinthe pour s’y perdre autant qu’elle.

Une confrontation déchirante et drôle où l’émotion court. La langue à fleur de peau de Et au pire, on se mariera se trouve à la croisée du romanesque, du théâtre de rue et de la déposition.

Aïcha a 13 ou 14 ans, confronte continuellement sa mère, n’a plus de père, l’homme faisant office de figure paternel n’étant plus là, ses 2 seules amies sont des prostitués et elle est très souvent laissée à elle-même. Elle a tellement vécu trop de choses pour son âge, s’en est bouleversants. Baz semble être une bonne chose dans sa vie, il veut l’aider, mais il lui fait perdre la tête et elle commet l’irréparable…

Ce roman est en fait un récit, mais ce n’est pas vraiment clair à qui s’adresse Aïcha, le personnage principal. Peu importe, c’est comme si elle s’adressait à nous. L’autre interlocuteur n’a pas de voix, on ne l’entend qu’au travers des réponses d’Aïcha, ce qui donne un ton de confidence, on a vraiment l’impression d’entendre la jeune fille nous raconter son histoire. Il y a beaucoup de non-dit, de choses qui ne sont pas claires, il faut apprendre à apprivoiser cette adolescente tourmentée, à démêler le vrai du faux. On a tellement envie de la prendre dans nos bras, de la consoler, de lui dire que tout va s’arranger. Je trouve ça vraiment difficile de vous en parler sans trop vous en dire…C’est probablement ça que j’ai trouvé le plus difficile, d’être si chamboulée de cette lecture, mais de ne pas pouvoir en parler, car personne de mon entourage ne l’a lue.

Si vous avez la chance de mettre la main sur ce petit livre de 152 pages, saisissez-là, ça se lit tout seul. Non seulement parce qu’il est court, mais parce que l’on ne veut pas lâcher notre lecture, on veut savoir comment ça va se terminer en s’assurant qu’il n’arrivera pas ce qu’on ne veut pas qu’il arrive à Aïcha…

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