Un arc-en-ciel d’émotion

Déjà plus d’un mois que nous sommes en confinement. Plus d’un mois que les enfants ne vont plus à l’école. Presqu’un mois que je ne travaille plus. Tout un arc-en-ciel d’émotion m’a envahi depuis le début de cette étrange aventure. Quand tout a débuté en décembre, on me demandais parfois si j’avais peur du Corona virus. Comme plusieurs, je disais que non, qu’il n’y avait aucun cas au Québec de toute façon.

Je dois avouer que ma mentalité à par contre complètement changé le jeudi 12 mars, jour où la fermeture de plusieurs établissements a été annincée, dont les écoles. J’étais au travail et en l’espace d’une quinzane de minutes, j’ai eu des tonnes d’appels de gens qui voulaient savoir si c’était vrai que les bibliothèques allaient fermer. Je répondais patiement à chacun que je n’avais pas encore l’information. J’essayais d’écrire un courriel à la direction, mais j’en étais incapable car le téléphone de dérougissait pas. Ma patronne m’a finalement appellée pour me dire que l’on fermait au public dès le lendemain matin, mais que les employés devaient continuer de se présenter au travail.

Si vous pensez qu’il n’y a rien à faire dans une bibliothèque sans usagers, c’est là que vous faites erreur. C’était justement l’occasion rêvée de faire toutes les tâches que nous n’avons habituellement pas le temps de faire. Mes quarts de travail passaient vite, car j’étais  occupée, mais je trouvais tellement stressant de devoir croiser plusieurs personnes dans les transports en commun. Ce n’est pas facile de garder ses 2 mètres de distance dans l’autobus quand la partie du devant est réservée au chauffeur . Après 1 semaine, j’ai finalement reçu un appel pour me faire dire que notre présence n’était pas essentiel au travail. Le télé-travail étant impossible pour plusieurs, la ville acceptait de nous payer pour rester à la maison. Je ne me plains pas et je suis concsiente de ma chance, je n’ai aucune dimunition de salaire et je n’ai pas à attendre après le chômage.

Être tous ensemble

Les premiers temps, j’étais dans une espèce de bulle familiale. On passait du bon temps en famille et c’est tout. Un peu comme de longues vacances qui ne finissent pas, mais en restant cloîtré à la maison. Je n’ai jamais vue mon plus jeune avoir autant d’intérêt à aller prendre une marche. L’école n’était pas au centre de mes priorités, mais comme les enfants sont de bons lecteurs et aiment bien jouer à des jeux éducatifs, je n’en faisait pas de cas. Nos habitudes ont par contre peu à peu changer. Comme aller à l’épicerie aux 2-3 semaines plutôt que plusieurs fois dans la même semaine. Écrire d’acheter un produit dès qu’on le termine pour ne pas l’oublier lors de la prochaine épicerie. Se laver les mains immédiatement après avoir ouvert le courrier. Pleins de petites choses qui ne faisaient pas partie de notre vie avant.

Avoir du temps

On ne se le cachera pas, le confinement donne énormément de temps. Même si toutes les courses de l’été sont annullés, j’ai plus de temps que jamais pour m’entrâiner. J’apprécie tellement es sorties, je me dis chaque fois que je suis chanceuse d’avoir encore le droit de courir. J’ai enfin rattrapée le retard que j’avais sur mes 2 cours universaitaires. J’en profite pour faire des formations en ligne  (Coup de coeur pour l’école OUITCH, entre autre). Je regarde des tutoriels sur Youtube (J’ai appris à faire mes propres pains Naan et à refaire une chandelles avec mes restes et à utiliser du papier de toilette en guise de mèche). Je fais de la méditaion et du yoga. Je joue pour la première fois de ma vie à un jeu sur mon téléphone (Animal Crossing). Je passe tranquilement au travers de ma PAL (pile à lire). Bref j’ai du temps pour penser à moi. J’aimerais écrire plus aussi, mais on dirait qu’avec tout ce qui passe, je trouve ça tellement futile. Si je le fais aujourd’hui, c’est pour me vider la tête et le coeur ainsi que pour mettre des mots sur mes émotions.

Crise d’angoisse

Je me pensais assez cool face à tout cela. Tout à changé vendredi dernier quand j’ai fait un cauchemar qui m’a réveillé en état de panique. J’ai rêvée que la bibliothèque réouvrait avant les écoles. C’était le chaos, il y avait du monde partout. Je travaille dans un milieu déjà assez fréquenté, mais là, c’était juste pire, car aller à la bibliothèque était la seule chose à faire. Je me suis réveillée complètement angoissée de m’imaginer vivre ça.

Je n’ai pas écouté le point de presse du Premier ministre ce jour là et après, tout mon Facebook était enflammé parce qu’on annonçait la réouverture des école avant le 4 mai et une pétition circulait pour l’en empecher. L’angoisse m’a prise de plus belle…Jusqu’à ce que je lise la transcription du point de presse et que je vois que ce n’est qu’un scénario parmi d’autres. Câline que l’on est mouton et que l’on entend ce que l’on veut parfois. Le piton panique part donc assez vite…

Je me suis ensuite calmé et j’ai profité de la longue fin de semaine pour fêter Pâques en famille…La semaine a plutôt bien été jusqu’à hier. J’ai reçu un courriel du travail stipulant que je pouvais être amené à travailler dans un autre département à tout moment. La panique m’a reppris de plus belle et je me suis réveillée à 4h00 ce matin sans me rendormir. On m’a finalement téléphoné pour me dire que ça pouait être possible que je sois appellée à travailler, mais que rien n’était certain et que plusieurs critères seraient pris en compte. Je n’ai donc pas à m’nquiêter et à rester près du téléphone, je ne serai pas amené à travailler avec des inconnues à faire des tâches pour lesquelles je ne suis pas qualifiée. Je me sens coupable d’être soulagée, mais l’idée de laisser les enfants seuls pour aller à Montréal en transport en commun m’angoisse beaucoup.

L’école à la maison

Je n’ai pas la prétention de faire l’école à la maison. Nous vivons notre vie tout simplement, mais s’ajoute à elle certains défis et suggestions venant des profs. Mon plus jeune a reçu un appel de sa prof et correspond avec elle par courriel. Mon moyen à 3 rencontres zoom avec sa classe par semaine et a quelques travaux à faire. Ma grande à quand à elle reçu des courriels de plusieurs de ses profs. Au travers de celà, on se trouve plusieurs activités sur le web et ils aiment bien regarder L’école à la maison et Les suppléants à Télé-Québec.  On est loin de passer la journée dans les livres, j’ai même annulé la commande de livres d’exercices que j’avais passé, car je n’y voyais plus l’utlité. Bref, on fait de notre mieux avec ce qu’on a.

Des enfants lucides

Nous ne sommes pas les seuls à vivrent des angoisses, les enfants en vivent aussi beaucoup. Quand ton seul ami physique est ton petit frère, c’est normal de se chicaner et de vouloir sa bulle. C’est drôle, mais on dirait que j’ai plus de peine pour mes garçons qu’ils e ont eux-mêmes de voir la pièce de théâtre annulée pour cette année. Surtout pour mon moyen qui termine le primaire. Mais ils sont lucides et comprennnent que c’est pour le mieux. Même chose pour ma grande qui n’a jamais été très portée sur les réseaux sociaux et qui les utilisent plus, car c’est le meilleur moyen de rester en cotact avec ses amies.

Up and down

Nous avons tous nos hauts et nos bas, on se tombe parfois sur les nerfs, mais je nous trouve chanceux malgré tout. Nous avons la chance d’être ensemble et de ralentir notre rythme familial en plus d’aider la maladie à ne pas se propager. J’ai beau être  zen une minute et angoissée la suivante, je ne peux m’empêcher de rester positive face à tout cela. Je ne dois pas oublier que le plus grand stress que j’ai vécue jusqu’à maintenant, c’est d’avoir brisée mon silex à café:

Une chance que mon mari travaillait en magasin ce jour là. Cette photo à elle seule lui a fait comprendre mon désespoir…

Let’s go gang, on ne lâche pas si on ne veut pas passer notre été enfermé !

 

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