Les insoumises

J’ai lu Les insoumises de Fanny Rainville il y a quelques semaines et je n’en reviens toujours pas à quel point c’était bon ! Je ne comprends pas pourquoi je n’ai pas entendu parler de ce roman avant, car quiconque me connait sait à quel point j’aime jaser accouchements et sage-femmes. Mais ne vous inquiétez pas, il n’est pas nécessaire de connaître l’univers des sage-femmes et des maisons de naissance pour apprécier cette lecture.

L’autrice

J’ai entendu de parler de ce livre lors du passage au balado J’ai fait un humain (saison 3, épisode 21). Si vous connaissez le balado, vous savez qu’elle était là pour parler de son accouchement et non de son livre. Reste que Fanny Rainville a parlé de son travail d’accompagnante à la naissance ainsi que des violences obstétricales qu’elle a vécu et qui l’ont inspirés dans son travail d’écriture. Elle racontait que créer une histoire en maison de naissance l’a aidé à se pardonner pour son accouchement médicalisé et j’ai trouvé ça beau. L’autrice est aussi actrice à la télé comme au théâtre. Elle est surtout connue pour son rôle de Kristelle dans L’Herbe bleue, mais a aussi eu des petits rôles dans Trop, C’est comme ça que je t’aime, L’air d’allée et dans d’autres séries.

L’histoire

Dans cette histoire, nous suivons Céleste, Isabelle et Margot, qui sont toutes les trois sages-femmes à la Maison de Naissance Grande Ourse. Nous suivons aussi l’histoire d’Amel, une jeune algérienne qui a récemment immigrée au Québec et dont l’accouchement ne se déroule pas comme prévu. Dans ce roman à 4 voix, nous retrouvons tour à tour nos héroïnes dans le présent comment dans le passé.

Tout tourne autour de Céleste qui n’a pas d’enfants et se dévoue à la profession. Elle est sur le point de se marier avec Anthony, le fils de Margot. Margot est la plus ancienne de l’équipe et a tout un parcours. C’est passionnant de voir ce qui l’a amenée à être sage-femme. Isabelle est la meilleure amie de Céleste et son couple bat de l’aile. Elle aime ce qu’elle fait, mais trouve ça extrêmement difficile d’être le pilier de la famille. Puis, il y a Amel qui a fuit un mariage forcé pour rejoindre un québécois rencontré un soir à Alger. Elle n’avait pas prévu tomber aussi rapidement enceinte et sans papier, elle se tourne vers la maison de naissance qui semble coûter moins cher que l’hôpital. Le destin de ces femmes s’entrecroise continuellement et elles dénonceront la violence obstétricale subit par plusieurs. C’est beau de les voir si unies. Ces femmes sont des insoumises chacune à leur façon.

Mon avis

J’ai tout, mais tellement tout aimé de ce premier roman de l’autrice ! Des accouchements, des femmes fortes, de l’entraide et tout ça une histoire qui nous fait passer par toutes les gammes d’émotions. J’ai eu 2 suivis sages-femmes et 1 accouchement en maison de naissance, il va donc de soit que toute cette histoire m’a rendu nostalgique. J’ai alternée ma lecture entre le livre audio (si pratique dans un bus bondé) et papier (je préfère lire à la maison) et j’ai adorée l’expérience ! 4 voix différentes pour l’audio, c’était juste magnifique. J’ai aimé l’entraide pour dénoncer les pratiques hospitalières qui n’ont pas leur place lors des accouchements. Et je dis ça en tout respect envers les hôpitaux, j’y ai vécu de beaux accouchements, mais on passera sur certains détails.

Je tiens par contre à faire un petit traumavertissement: Ce roman contient de la violence conjugale et certains passages peuvent être difficile à lire.

Ça fait plusieurs semaines que je suis en deuil de ce roman, je cherchais quoi lire pour passer ma peine, quand l’autrice a écouter mes prières (du moins, j’aime le penser) et a publiée son deuxième roman:

Le chant des braises

Je ne pensais pas aimer Le chant des braises autant que Les insoumises, mais ce fut finalement un autre coup de cœur. Nous avons encore une histoire à plusieurs voix mettant en scènes des femmes fortes, la différence étant qu’elle se déroule sur 5 générations. Le tout débute en 1948 avec Adéline qui rêve de quitter sa campagne pour aller s’établir en ville avec sa tante. 2 drames surviennent coup sur coup et l’empêchent de le faire. Le mauvais sort est jeté et s’en prendra aussi aux femmes de sa lignée. Sa fille Monique tente de se libérer d’une relation toxique tout en gérant le commerce de son mari. Elle se retrouve monoparentale avec 2 enfants, Martin et Viviane. Viviane fait l’école de théâtre et travaille fort pour percer. Lorsqu’elle apprend sa grossesse, son copain n’est déjà plus là. Elle élèvera donc son enfant seule. Sa fille Blanche n’est pas facile à vivre, mais elle sera la fierté de sa mère. Ces mères et ces filles ont toutes leurs différents, mais elles finiront par être très proches l’une de l’autre. J’ai adorée cette saga familiale se déroulant sur un seul tome et qui aborde plusieurs sujets d’actualité dont la monoparentalité et l’acceptation du corps.

Me revoilà donc en deuil de l’autrice à nouveau. Si vous avez une suggestion de lecture à me faire, n’hésitez pas à m’en mettre une en commentaire !

Les insoumises (2022) et Le chant des braises (2024) sont tous les 2 publiés chez Libre Expression.

Photo mise en avant ©Annie Laflèche

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