La fierté du diplôme
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Mercredi dernier était ma dernière journée sur les bancs d’école collégiale après 3 ans de dur labeur. Le tout se terminait sur un exposé oral. Tout le monde était stressé, mais en même temps tellement excité que ce soit la fin. Je trouve ça fou quand j’y repense. Le nombre de fois où j’ai pensée abandonner est incalculable. Je n’ai jamais été très douée à l’école, mais j’ai toujours eu la volonté de réussir. J’ai beau étudier durant des heures, soit ça ne rentre pas, soit mon esprit fini par vagabonder ailleurs. J’ai d’ailleurs fini mon secondaire de peine de de misère. Je n’ai eu droit à aucune option en secondaire 5. Vous savez, les cours le fun comme musique, art et communication ou art plastique ? J’ai plutôt refait mes cours d’histoire et de science physique de secondaire 4 que j’avais échouée. Et pour couronner le tout, j’avais droit à un super bloc en math. Un super bloc, ça n’a rien de super, ça veut dire que tu as des maths tous les jours, parfois même 2 fois dans la même journée. Le but étant de refaire ceux de l’année d’avant et ceux de l’année présente. Mais reste que je ne plains pas, car tous ces efforts m’ont permis de finir mon secondaire 5 en même temps que tout le monde et que le bal de finissants de mes amis soit le mien aussi. Je n’ai par contre pas eu de moyennes très fortes. Au point de me faire refuser par un Cégep en sciences humaines, faut le faire pareil. Un autre cégep dû avoir pitié de moi au 2ème tour et a bien voulu m’accepter. Mais on va se le dire, les sciences humaines, c’est plate et assez inutile si tu ne vas pas à l’université par la suite. Je me suis donc promenée de programme en programme jusqu’à ce que je comprenne que les études, ce n’est pas pour moi.
Je dis ça, mais en même temps, j’ai toujours été complexée de ne pas avoir de diplôme. J’ai même refusée d’aller aux retrouvailles de mon école secondaire pour cette raison. Bon pour celle-là et aussi parce que je parle encore aujourd’hui aux gens à qui je veux parler. Je sais qu’on n’a rien à prouver à personne dans la vie, mais ça m’impressionne moi de revoir une telle qui a percée avec sa propre compagnie ou bien une autre qui est doctorante en telle discipline. Je me sens toute petite à côté de ses personnes, mais je ne suis pas moins fière quand elles me disent : ‘’oui, mais toi, tu as une famille’’. Comme si c’étaient impossible d’avoir les 2 ? Je ne crois pas qu’avoir une carrière et une famille soit incompatible. Et quand je dis carrière, je ne parle pas nécessairement de se brûler à faire 40 heures/semaine, mais juste de faire quelque chose que l’on aime. Donc c’est fait, j’ai mon diplôme, mais je n’ai pas vraiment de plan de match. Les enfants ne sont même pas inscrits au camp de jour. Je ne cracherai pas sur un emploi qui m’intéresse, mais je ne suis pas non plus contre l’idée de profiter d’un autre été avec les enfants. Surtout que c’est le dernier avant que mon plus jeune débute l’école. Je ne sais pas, je vais voir. Pour être honnête, je ne sais même pas si j’ai pris la bonne voie, mais je fais confiance à la vie, je suis sûre que les portes s’ouvriront à moi le moment venu.
Je suis heureuse d’avoir fini, mais encore une fois, je ne suis pas sûre à 100% de mon choix. Je me demande si je vais arrêter de me chercher un jour. Même si ma plus grande fierté reste mes enfants, avoir fait un DEC en 3 ans avec 3 enfants, c’est aussi une belle fierté. Un retour aux études n’est jamais facile et je ne pense pas que des enfants aident à alléger la tâche. Je l’ai dit souvent, mais dans mon plan de match, je faisais mes devoirs en même temps que les enfants…je rêvais en couleur, oui. Ça ne s’est pas exactement passé comme ça, mais j’ai toujours réussie à bien m’arranger pour que les études ne débordent pas trop sur notre temps de famille. Aller à l’école avec des enfants, c’est possible, ça demande juste de l’organisation.
C’est long 3 ans d’étude, j’aurais tellement aimée faire une formation de quelques mois à la place, mais rien ne me plaisait. En début de session, j’étais très motivée, mais la motivation disparaissait rapidement…Surtout quand tous les travaux étaient à remettre en même temps. Je n’en ai remis aucun en retard, mais j’avoue avoir parfois travaillée jusqu’au petites heures du matin. Ma 4ème session a sans doute été la plus dure mentalement. Je l’ai commencée épuisée et pour une raison qui m’échappe, j’ai perdu l’emploi que j’occupais à la bibliothèque. Ça m’arrangeait de ne plus travailler, mais reste que je l’ai mal pris, surtout que j’étais déjà fragile. Et si c’était un signe que je n’avais pas ma place dans le programme ? Je suis allée voir mon médecin pour un rendez-vous de routine et je suis ressortie de là avec un diagnostic de trouble d’adaptation, des pilules pour dormir et une promesse d’aller voir un psychologue. Chose que j’ai tentée de faire au cégep, sans succès. On m’a fait comprendre que mes troubles n’affectent pas mes notes, que ça aurait été plus simple si j’avais eu un trouble du déficit d’attention, par exemple. M’étant fait virer de bord et ayant eu une mauvaise expérience dans le passé, je n’ai pas cherché ailleurs…Comme j’ai dit à mon médecin, je ne voulais pas mourir, je voulais seulement aller toute seule sur une île déserte et arrêter de pleurer pour quelque chose d’aussi ridicule que de casser une assiette en faisant la vaisselle. Je pense que ce qui m’a le plus aidé à ce moment a été de me lancer tête première dans le Défi Pierre Lavoie. Et sans oublier 2 merveilleuses amies qui sont entrées dans ma vie au bon moment. Pas besoin de vous nommer, je sais que vous vous reconnaissez, les filles. Des filles géniales avec qui j’ai fait tous mes travaux d’équipe et qui sont devenue des amies. Je ne suis pas retournée à l’école pour me faire des amies, mais reste que ça aide tellement. Sans elles, je ne sais pas si je serais en train d’écrire que j’ai terminée. J’ai même décidée de pousser un peu plus en m’inscrivant au certificat en littérature pour la jeunesse pour septembre. Après 3 ans d’étude à temps plein, 1 cours par session, ça devrait être de la petite bière !!
Une semaine plus tard, je n’en reviens toujours pas que s’est fini et que je sois en train de chercher un emploi dans mon domaine. Sans le support de mes proches, surtout mon mari, rien de tout cela n’aurait été possible. C’est donc avec fierté que j’irai chercher mon diplôme la semaine prochaine !
Marie-Eve Boudreault
mai 25, 2017 at 9:35 pmFélicitations encore pour ton bel accomplissement, t’as raison d’être fière 🙂
admin
mai 30, 2017 at 12:32 pmMerci, c’est gentil 🙂