#BellCause…ma petite histoire de dépression

Avec tout ce que l’on entend, c’est difficile de se prononcer sur la journée Cause pour la cause de Bell. Chaque année, nous entendons parler de nouveaux cas d’employés ayant été mal traité par Bell. Ça peut donc sembler ironique de les voir supporter cette cause. Je ne tiens pas à prendre position sur le sujet, car je ne crois pas avoir les connaissances pour le faire. Reste qu’une chose est certaine, que l’on soit pour ou contre, c’est important de parler de santé mentale. On devrait le faire toute l’année, pas seulement aujourd’hui, mais si chaque #bellcause apporte des sous pour la cause, pourquoi ne pas en profiter ?

Ça fait longtemps que que je parle ici et là de la dépression dont j’ai souffert sans entrer dans les détails. Probablement l’effet du mouvement, mais 3 ans plus tard, j’ai enfin envie d’en parler plus en profondeur. Certains penseront que je profite de la vague de popularité de ce mot-clic pour sortir du lot, mais c’est loin d’être le cas. Après presque 13 ans à écire ici, j’ai compris depuis longtemps que je ne suis pas la plus populaire de la bloguosphère. J’ai par contre aussi compris que je pouvais aider. Peu importe le nombre de personnes qui me lisent, si j’en aide une, ce sera déjà ça.

Il y a 3 ans…

Il y a 3 ans, j’étais à mon plus bas. J’avais eu une session de fou à l’automne et je n’ai pas pu me reposer dans le temps des fêtes. De un, c’était les fêtes et de 2, J. a attrappé la grippe le lendemain de Noël. Pas le rhume, la grippe, la vraie. Il était cloué au lit pendant que je m’occuppais des enfants. La température était moche, on était coincé à l’intérieur. À la fin des vacances, j’étais toujours aussi fatiguée, mais je devais repprendre le boulot. Un boulot étudiant dans mon domaine, question de me de me ramasser de l’expérience avant d’avoir mon diplôme.

Deux jours après mon retour en classe, ma supérieure a demandé à me parler. Pour une raison nébuleuse, je risquais de perdre mon emploi. Je devais avoir des nouvelles la semaine suivante, mais j’ai dû la relancer pour me faire confirmer que je n’avais plus d’emploi. Je ne pouvais même pas me plaindre aux normes du travail, c’était un travail étudiant sans aucune obligation ou promesse. Le pire dans tout ça ? Je n’aimais pas travaillée là, l’ambiance était loin d’être géniale. Ça m’a pourtant affecté au point de remettre mes études en question.

La fatiguée continuais de s’accumuler, ma patience diminuait et je pleurais pour des riens. Je me souviens avoir échappée 3 assiettes par terre en faisant la vaisselle. Je pleurais et j’étais incapable de ramasser mon dégât. Je ne dis pas que la perte de mon emploi était responsable de mon état, ce que je dis, c’est que c’est probablement la goutte qui a fait déborder le vase…

J’avais un rendez-vous de routine avec mon médecin. Le genre de rendez-vous ou il faut se rendre chaque année même si tout va bien pour s’assurer de ne pas perdre son médecin de famille. Un rendez-vous qui a duré beaucoup plus long que prévu. J’ai éclatée en sanglot à la question ”Comment ça va réellement ?” Oui, mon médecin est ce genre de personne à ne pas nous prendre pour des numéros. On attend longtemps dans la salle d’attente, mais elle nous traite comme des humains, Dire que j’allais la voir pour un pap test et je resortais de là avec un diagnostic.

En discutant, elle a émis l’hypothèse d’un touble d’adaptation. C’est drôle à dire, mais cet étiquette me colle tellement bien, moi qui vit difficilement le changement. Mais soyons franc, un trouble d’adpatation, c’est un terme qui veut aussi dire dépression. Je ressortais donc de là avec 3 choses:

  • des anti-dépresseurs à faibles doses pour réussir à dormir
  • la recommandation de consulter un psychologue
  • la recommandation d’être en arrêt (de travail)

Les anti-dépresseurs

Comme ils étient à faibles doses, je n’avais pas à m’inquiéter de l’accoutumence. J’en ai pris quelques fois au besoin, mais je n’ai pas cherchée à en avoir d’autres ou à augmenter la dose. Je ne suis pas contre les médicaments, mais je ne suis pas convaicue que c’était ce dont j’avais besoin…

Consulter un psychologue

Sans entrer dans les détails, j’ai eu une très mauvaise expérience avec une travailleuse sociale dans ma vie de jeune adulte. Au point que je n’ai jamais voulue consulter à nouveau. Sous les conseils de mon médecin, j’ai regardé les ressources de disponibles à l’école. Après un après-midi à me faire envoyer d’un étage à l’autre comme dans la maison des fous de Les 12 travaux d’Astérix, j’ai abandonnée l’idée. On m’a clairement fait comprendre que sans trouble d’apprentissage, c’était pratiquement impossible de consulter. Des amies m’ont suggérés des noms, mais j’étais mal à l’aise de partager un psychologue comme je n’étais pas à l’aise d’en trouver un sans référence. Je suis compliqué, je sais. Je n’aime juste pas l’idée de raconter ma vie à un inconnu.

Être en arrêt

Être en arrêt de quoi, de l’école ? Je vous rappelle que je ne travaillais plus. Abandonner l’école, perdre mes prêts et bourses et avoir un stresse financier en plus de tout le reste ? Je suis chanceuse, j’ai un mari en or et des enfants compréhensifs. Ne plus travailler me donnait plus de temps pour me concentrer sur mes études. Et surtout, je me suis fait 2 bonnes amies qui me comprenaient. 2 filles géniales avec qui j’ai fait tous mes travaux jusqu’à la fin de mes études. Ne plus être seule a fait une différence majeure dans mon parcours.

Le sport

Vous savez que les médecins peuvent vous prescrire de faire plus de sport ? La seule raison pour laquelle mon médecin ne l’a pas fait est que je courrais déjà. Mais je me suis mise à courir plus. Je me suis donnée à fond dans mon entrainement pour le défi Pierre Lavoie et je suis convaincue que c’est ça qui m’a sauvé. Quand j’y repense, l’année 2016 a mal débutée, mais elle n’a fait que s’améliorer. Je voulais tellement me défouller que le sport a été un réel antidépresseur, j’ai battu mon reccord au 10 km, j’ai fait le défi PL ainsi que mon premier demi marathon. Je réalise aujourd’hui que j’en ai encore réellement besoin, car je le ressens dans ma tête quand je bouge moins.

Je ne vous dis pas ça, car je me pense mieux qu’un autre. Nous sommes tous différent. Je ne sais pas ce qui serait arrivé si je ne serais pas allée voir mon médecin, mais je suis contente de l’avoir fait. Avec du recul, je me rend compte que je n’étais pas à mon premier épisode. Je sais que je vais rester fragile toute ma vie, mais j’ai la chance d’avoir un conjoint merveilleux qui sait comment me prendre. C’est important d’en parler qund ça ne va pas et de savoir bien s’entourer. Je parle de dépression, car c’est ce que je connais, mais des maladies mentales, il y en a des tonnes. Le mot le dit, c’est mentale, c’est donc normal que ça ne paraisse pas toujours physiquement. Plus les gens en parleront, plus ça sera normalisé. Passez le mot !

 

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