Les petits deuils de la maternité

Chaque anniversaire me rend nostalgique. J’ai eu 37 ans la semaine dernière. Je sais bien que j’ai encore pleins de belles années devant moi, mais reste que je vois les enfants grandir et ça, ça ne me rajeunit pas. Il faut aussi dire que 3 jours avant mon anniversaire, c’est celui de mon plus jeune et le voir fêter ces 7 ans n’est sûrement pas étrangé à ce sentiment de nostalgie. Je crois que je m’exprime mal, car l’âge ne me dérange pas vraiment et je ne crois pas avoir peur de vieillir. Ce qui me dérange, ce sont tous ces petits deuils de la maternité à faire. Des choses que j’ai adorées vivre et que je reviverais éternellement. Malheureusement, toute bonne chose à une fin.

Voici donc la liste non exhaustive de toutes ces petites choses qui me manquent:

L’annonce de la grossesse

Je suis tombé enceinte de ma première au 14ème mois d’essai, de mon deuxième 5 mois après avoir fait une fausse couche et de mon troisième du premier coup. À mon âge, je ne reviverais pas ces mois de stress à attendre la venue de la cigogne. Dieu sait comment j’ai pu dépenser de l’argent en tests de grossesse. Non, ce dont je m’ennuie, c’est la joie que l’on éprouve lorsque l’on obtiens enfin un résultat positif. Chaque fois je me suis dis que j’userais d’originalité pour l’annoncer à J., mais inévitblement, je finissais par l’appeller de la salle de bain pour qu’il vienne voir le résultat.

La bédaine

J’ai toujours aimée être enceinte, j’ai eu quelques maux de coeur à ma première, des risques d’accoucher prématurément à mon deuxième (pour finir par me faire provoquer plus de 42 SA) et des problèmes de nerf sciatique à mon troisième, mais rien de plus grave. La grossesse ne m’a jamais empêchée de rien faire et je restais active jusqu’à la fin. J’aime être enceintre et jamais je ne me suis trouvée aussi belle, mais ce n’est pas tout la bédaine, il y a aussi le bébé qui vient avec.

Le bébé qui bouge

C’est probablement la chose dont je m’ennuie le plus de mes grossesses. J’adore quand le bébé commence à bouger. Au début, c’est subtile, mais j’adore quand ça devient des coups bien francs, surtout quand mon conjoint les sentaient lui aussi. C’est magique et inexpliquable.

L’accouchement

En plus d’avoir eu de belles grossesses, j’ai eu de très beaux accouchements. Ils ont tous dû être provoqués, car mon terme était dépassé, mais ça n’enpêche pas que ce fut des accouchements naturels. J’ai eu du pitocin et un peu de morphine à ma première, mais aux 2 autres, on a tout simplement crevé mes eaux. Je m’ennuie de la première rencontre, celle ou je vois enfin bébé, que je compte s’il a tous ses doigts de mains et de pieds et que je découvre enfin son sexe. Oui ça fait mal accoucher, mais cette souffrance est tellement grisante. Je pourrais être amère d’avoir essayée d’accoucher à la maison 2 fois sans succès, mais je ne le suis pas. J’ai tout fait pour accoucher chez moi alors je n’ai rien à me repprocher. À ma première, j’ai subit beaucoup de pression pour la provocation, mais aux garçons, j’ai sue me faire respecter. Ma sage-femme était présente pour bébé2 à l’hôpital et je suis restée moins de 12 heures. Pour bébé3, j’étais seule à la maison de naissance alors je ne crois pas que j’étais à plaindre. Ces décisions sont les miennes et je les assume.

L’allaitement

Ça ne fait pas si longtemps que je n’allaite plus et j’ai pourtant l’impression que ça fait une éternité…Même si j’ai allaité mes 3 enfants un bon nombre de mois chacun, c’est l’allaitement du bébé qui me manque, pas celui du bambin. Même si mes débuts n’ont pas été facile, j’aimais savoir que j’étais l’unique source de nourriture de mes enfants. Leur prise de poids me rendais fière, après que mon placenta les aient nourient durant 9 mois, c’était la logique même que mon lait les nourrisse.

Pour lire mes histoires d’allaitement 

Les couches lavables

Je vais mettre les choses au clair tout de suite: non je ne m’ennuie pas de changer les couches de mes enfants. La propreté est une belle étape et je suis heureuse de ne plus avoir à gérer ça. Reste que quand un nouveau modelèle ou motif de couche sort, je ne peux m’empêcher de le regarder avec envie. Il faut dire aussi que mon petit dernier n’a pas été aux couches très longtemps puisqu’il a commencé à demander la toilette à 19 mois. Et ceux qui disent que c’est beaucoup de travail les lavables, c’est faux. Oui ça me faisait 3 brassés de plus par semaine , mais parfois, je ne les assemblais même pas pour économiser du temps.

Le portage

La dernière fois que j’ai portée mon dernier, il avait presque 6 ans et j’ai eu mal au dos durant 2 jours. C’est là que j’ai compris qu’il était assez vieux et que je devais arrêter. Et malgré tout, j’ai attendu longtemps avant d’afficher mon porte-bambin à vendre. Comme je marche et prends l’autobus, je trouvais ça vraiment merveilleux d’avoir bébé au ventre ou au dos, ce qui me libérait les mains. Quand les enfants marchent lentement, ça me manque parfois. Je m’enuie aussi des fois ou c’était eux qui demandaient à aller dans mon dos. C’était tellement génial quand ils étaient malade. Le pire c’est que je regarde parfois d’anciennes photos et je vois que je n’avais pas les connaissances que j’ai aujourd’hui et qu’ils étaient mal portés. Désolée les enfants !

Les premières fois

Les premiers pas. La première fois sur le petit pot. La première fois qu’ils dorment dans leur lit. La première fois qu’ils dorment toute la nuit. La première neige. Le premier Noël. Le premier maman. Le premier je t’aime. Le premier repas. La première journée d’école. La première dent qui tombe. Bref, toutes ces petites premières fois que les enfants m’ont fait vivre. Je sais bien qu’ils n’ont pas fini de grandir et qu’il y en aura d’autres, mais reste que ces premières fois resteront gravées à jamais dans ma tête et mon coeur.

Ce dont je ne m’ennuie pas

Parce que même si j’adore être enceinte et avoir des bébés, il y a certaines choses dont je ne ne m’ennuie pas:

  • Les nuits écourtées (mes 3 enfants ont fait leurs nuit autour de 4 ans et encore…)
  • Le co-dodo. J’ai adorée la co-dodo avec mes bébé, mais vient un moment pour moi où c’est assez…
  • Se sentir impuissant fasse à un bébé qui pleure. C’est tellement difficile de voir son bébé pleurer sans comprendre ce qu’il a. Maintenant au moins ils peuvent d’exprimer avec des mots.
  • La varicelle qu’ils ont eu à tour de rôle, l’enfer…

Finalement, il a beaucoup de plus de choses dont que je m’ennuie que de choses dont je ne m’ennuie pas. Même si je suis nostalgique, j’adore voir mes enfants grandir  et gagner en indépendance. Le plus important, c’est que je n’ai rien manqué et que j’ai pu vivre tout ça avec eux. Mon plus grand deuil de la maternité aura sans aucun doute été celui de prendre la décision que la famille était finie. Des bébés, j’en aurais eu 1000…

Et vous, quel est le vôtre ?

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